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Histoire d’Assinie

Première porte d'entrée des occidentaux en Côte d'Ivoire, Assinie - Mafia est un petit village, situé à 100 Km à l'est de la capitale Abidjan, et plus précisément dans la région dite du Sud Comoé faisant frontière avec le GHANA. Le village est établi autour d'un bras de la lagune Aby qui se jette dans l'Océan Atlantique et dans le prolongement d'une bande de terre de 20 Km de long et 500 m de large avec une plage magnifique qui donne au village un environnement de rêve. La plage côté mer est un endroit fabuleux. C'est une plage de sable blanc très fin qui grince sous les pieds, et la mer est chaude avec de magnifiques vagues. La lagune qui court tout le long de la voie qui mène au village est fabuleuse et idéale pour le ski nautique.

Histoire d’Assinie

En 1842, le commandant Bouët-Willaumez avait créé un protectorat français dans la région côtière de l’actuelle Côte d’Ivoire (de la rivière Fresco à Half-Assinie), lequel se réduisait alors essentiellement aux comptoirs de Biriby, Fresco, Lahou, Bassam et Assinie (à cette époque, les Européens ne pénétraient quasiment pas à l’intérieur des terres). En 1843, la France signe avec le roi du Sanwi, Amatifou (Amon N’Douffou II), un traité l’autorisant à s’installer à Assinie et à y exploiter la forêt, moyennant paiement d’une « coutume » (rente). Ce protectorat constituait une épine dans le pied de l’Angleterre, installée dans la Gold Coast (précédemment colonie hollandaise, actuel Ghana), et qui recherchait la maîtrise de toute la côte de la Sierra Leone (hors le Libéria) à l’actuel Nigeria. Jusqu’alors, les Anglais étaient presque les seuls à commercer dans la région. Plusieurs maisons de commerce françaises qui avaient cherché à s’implanter avaient dû déclarer forfait (Régis Aîné, de Marseille, en 1858). Les Anglais cherchèrent sans succès à plusieurs reprises, et jusqu’en 1881, à échanger la Gambie contre Bassam et Assinie. Les marchandises alors importées de la Côte d’Ivoire étaient les huiles et amandes de palme, l’or, le caoutchouc et l’acajou. L’export concernait les tissus, la poudre, les fusils à silex, l’alcool, le tabac, la coutellerie, la parfumerie (Verdier affirmera avoir introduit la parfumerie de Paris), le fer en barres, la chaudronnerie, le sel, le savon, et des articles divers.

Origne ethnique

CF. Amon d’Aby : « Les historiens et ethnologues admettent communément que les gens qui peuplent actuellement la Côte d’Ivoire n’ont pas toujours habité ce pays. D’après eux, les premiers habitants s’appelaient les Négrilles. Ils vivaient de produits de cueillette et de ramassage. Cette hypothèse trouve sa justification dans le fait que les indigènes actuels de la zone forestière représentent les esprits et les défunts par des statuettes en bois ayant les membres supérieurs beaucoup plus longs que les membres inférieurs. Il est toujours question de ces petits hommes d’autrefois dans la plupart des vieilles légendes de la Côte d’ivoire. Les caractères physiques que nous révèlent ces légendes sont concordants. Les Agnis désignent les Négrilles sous le nom de Ambé, les Malinkés les nomment Ngomo-Kroussi, les Bétés, Ué-Ué-Uédou. A une époque très reculée, le pays aurait été envahi par des peuples d’origine ou d’influence Bantou. D’autres vagues successives se produisirent au cours des âges. Au IVO siècle de notre ère, des blancs d’origine inconnue jetèrent les fondations de l’empire du Ghana qui atteignit son apogée au EX° siècle… Les peuples faibles fuyaient devant les envahisseurs, vers l’Ouest, et le Sud, dans les forêts vierges qui couvraient notre région… Dans le Sud-Ouest, Krou, Bakoués, Bétés et les tribus qui en dérivent semblent être venues de l’Ouest du Cavally. Quoi qu’il en soit, la Côte d’Ivoire est une création essentiellement Française. Avant leur arrivée, le pays était morcelé en une infinité de principautés où régnait presque toujours l’anarchie, les guerres intestines et les sacrifices humains. De très rares relations d’affaires unissaient parfois des tribus voisines. Toutefois on peut affirmer que six grands états réellement organisés existaient dans ce chaos : dans la région d’Odiénné, l’empire Malinké des Touré en guerre contre celui des Diarrassouba ; à Kong, celui des Ouattara étendant sa domination jusqu’à Bobo Dioulasso ; et à l’Est le royaume Agnis-Ashantees de Bondoukou, de l’Indénié et de Krinjabo. Au coeur du Baoulé, l’armature du puissant royaume de Sakasso fondé au XVIII0 siècle par la reine Pokou, craquait au milieu des peuplades anarchiques environnantes. Des tentatives de conquêtes et de formation d’unité politique figurèrent toujours au programme des grands chefs, mais il n’y eut aucune organisation sérieuse… C’est la France qui réalisa cette oeuvre de 1893 à 1915.

Incursion des Européens

Au début de notre millénaire, l’émergence de l’empire ottoman, mit le commerce des occidentaux dans l’embarras. Jusque- là ils avaient coutume de traiter avec les marchands arabes l’importation des produits venus d’Extrême-Orient ; soie, ivoires, épices étoffes et pierres précieuses. Vers 1070, les Turcs envahirent l’Asie Mineure et coupèrent les routes des marchands européens. Ils arrêtèrent aussi les pèlerins chrétiens allant visiter le tombeau du Christ en Palestine. Comme à cette époque les occidentaux avaient une foi ardente, cela faisait deux bonnes raisons de mécontentement. Ils trouvèrent que cela faisait trop et commencèrent, en 1905, une série de croisades pour délivrer les lieux saints et, en même temps, rouvrir les passages du commerce. Ces croisades s’étalèrent sur un siècle environ et se terminèrent par un fiasco. Il fallut chercher une autre voie pour accéder aux épices en contournant l’Afrique. C’est en cherchant cette nouvelle route que, pendant plusieurs siècles, portugais surtout, mais aussi Anglais Français et Hollandais se positionnèrent tout au long des côtes Ouest. Les Portugais s’installèrent, notamment, à Axim. Ils y avaient construits un premier fortin sur le bord de mer, mais les indigènes leur créèrent tellement d’ennuis qu’ils durent l’abandonner. En 1515, ils reconstruisirent le fort Saint-Antoine, sur un rocher formant une petite presqu’île. Ne pouvant être attaqué que du côté de la terre par les indigènes, sa défense fut facile à organiser par des parapets. Un fossé de huit pieds, avec pont-Ievis protégé par plusieurs canons fut aménagé. Un ouvrage avancé pouvant contenir une vingtaine d’hommes et communiquant avec la forteresse par un escalier creusé dans le roc, protégeait son abord. Il était taillé en forme de triangle et pouvait contenir deux bonnes batteries… Bien plus tard, le château fut pris par les Hollandais en 1642. Ils le vendirent aux Anglais en 1871… … Axim vit naître un noir très célèbre au XVïïI° siècle : Marc Antoine Guillaume Amon. Amené très jeune en Europe, il fut confié à la princesse de Brunswick qui se chargea de son éducation et lui fit faire ses études à Hall, en Saxe, puis à Witenberg. Il se distingua par ses talents et sa conduite au point que le recteur et le conseil de cette dernière ville lui décernèrent un témoignage public de satisfaction… En 1734, Amon publia une dissertation latine en quatre volumes, ouvrage qui lui valut le titre de Docteur… A la mort de sa bienfaitrice, Amon quitta l’Europe où il avait vécu près de trente ans, pour retourner dans son pays. En 1753, il reçut visite d’un voyageur célèbre de l’époque ; David Henri Gallandat, qui parle de lui dans ses mémoires. Amon pouvait avoir une cinquantaine d’années. Il menait une vie de reclus, habitant chez ses parents ; un de ses frères était esclave au Surinam. Par la suite il quitta Axim pour Shama…

Royaume d’Assinie

CF. RP. M. « Le pays d’Assinie était autrefois connu sous le nom d’Albyni ou Asbyni et ses habitants sous celui de Vétérés, qui sont vraisemblablement les Eotilés, les mêmes que l’on trouvait encore ( en 1933 ) dans certains villages lagunaires… … Vers 1620, une tribu, sans doute autochtone de l’Apollonie, les Efiés, commandés par le roi Faï, fut chassé de la région qu’elle occupait sur la rive droite de PAnkobra, à la suite de guerres avec les gens d’Axim, les Ahanta. Elle se retira chez les Vétérés. Ces derniers accueillirent les Efiés et leur donnèrent des terres à cultiver… Ils vécurent quelques années en bonne intelligence, après quoi, les Efiés se voyant bien établis* et devenus riches par leur commerce avec les Européens, commencèrent à maltraiter leurs bienfaiteurs. Ils poussèrent si loin leur insolence que les Vétérés décidèrent de les chasser. Trop tard, les Efiés possédaient des fusils que n’avaient pas les Vétérés et ces derniers durent continuer à les supporter… Jusqu’à l’arrivée des Issinois… Qui battirent les Efiés… Les Vétérés et les Issinois vécurent en bonne harmonie… Les Vétérés se servaient des perles d’Aigris ? comme monnaie courante… ( pas trouvé ce nom dans le dictionnaire ), la perle d’Aigris est d’un bleu verdâtre, se polit mal, n’a ni feu ni éclats… Ils la préfèrent, pois pour poids, à la poudre d’or… La taille en petits bétiquets percés dans leur milieu… Ils servent d’ornement à la barbe des rois… Akasini, dans les tresses de sa barbe, en avait soixante, qui valaient au moins mille écus… … En 1637, un bateau de la compagnie du Sénégal amena cinq capucins à Assinie. Us poussèrent une pointe dans les lagunes et prêchèrent l’évangile aux habitants qui se montrèrent récalcitrants. La tentative fit long feu, trois des missionnaires moururent, les deux autres ne parvenant pas à se procurer des vivres se retirèrent dans le fort portugais Saint- Antoine à Axim… … Une grande lacune existe dans l’histoire d’Assinie entre l’évacuation de 1704 et la reprise des relations de 1843. On peut toutefois affirmer que la fondation du royaume de Krinjabo est postérieure au départ des Français en 1704. Toutes les traditions Agnis sont formelles sur la chronologie de leurs six premiers rois ou chefs : nous savons que le cinquième se démit de ses fonctions, au lendemain de la deuxième guerre des Mkpato aux environs de 1840 et que son successeur mourut en 1885. La tradition donne à trois des cinq premiers rois un règne très long et aux deux autres un règne très court. On peut donc situer approximativement la fondation de Krinjabo vers 1725. Avec qui se fâcher, sinon avec ses voisins ? Le roi du pays de Kommendou, près de la forteresse hollandaise d’Elmina ( Ghana ), n’échappât pas à la règle. Il n’aimait pas ses voisins hollandais… En 1687 il avait envoyé deux ambassadeurs à Louis XIV, l’assurant que toutes les facilités lui seraient accordées pour l’établissement d’entreprises commerciales françaises. Cinq ans plus tard, le 17 juin 1692, le navire Pont d’Or, mouillait en rade d’Assinie. Le Sieur Tiberge nous a laissé un récit détaillé de ce séjour. Il nous raconte la visite au roi Zéna, à Asoko, capitale du royaume, située dans une île de la lagune, à environ deux milles. Il fut accueilli à Issiny par M. Deshorange, commis de la compagnie de Guinée. Il avait sur lui les portraits d’Aniaba et de Banga, ( les deux ambassadeurs envoyés à Louis XIV ), portraits qui firent l’admiration de tous. Il lut les lettres de ceux-ci à leurs parents. On but à la santé du roi et à la future installation. Le 22 juin, il y eut grand palabre en présence du roi, de M. Deshorange et de tous les notables. La question d’une installation définitive, avec la construction d’un fort, fit l’objet des discussions… Mais avant d’aller plus loin, il faut revenir à ces deux envoyés du roi de Kammendou.

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