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Tanda, à la découverte d’une mosaïque de traditions et de cultures

Situé au le nord-est de la Côte d’Ivoire, dans la région du Gontougo, district du Zanzan, avec une superficie de 1 625 km², le département de 70 000 habitants environ, se démarque par son exemple de cohésion et de fusion entre des peuples autochtones issus de groupes ethniques différents. Des Gour (Lobi et Koulango) et Akan (Abron ou Bron, Agni) en constituent le substrat, même si le koulango est de loin la langue la plus parlée dans la zone.

Un peuplement par vague successive
Le peuplement du territoire qui deviendra plus tard le département de Tanda, a débuté au XVlème siècle avec l’installation au sud de Bondoukou, des populations Koulango provenant de Bouna, d’où elles furent chassées par les princes Dagomba. Au XVII siècle, les Koulango devinrent les vassaux des envahisseurs Abron venus du Ghana. A leur suite, viendront deux autres groupes humains venant également du Ghana: les Agni-Bona et les Agni-Bini. Repoussés par les Abrons dont ils deviendront les vassaux, ceux-ci se retrouveront plus tard dans la zone forestière, au sud de Tanda, où ils occupent respectivement aujourd’hui les Sous-préfectures de Koun-Fao et de Kouassi-Dattékro.

La situation géographique du département, lui permet d’être relativement facile d’accès par rapport aux grands centres urbains du pays. Avec les mouvements migratoires incessants depuis longtemps déjà, on peut noter aujourd’hui l’installation d’autres populations, venues tant de la Côte d’Ivoire que d’ailleurs.

Au niveau national sont arrivées les populations: Lobi, Malinké, Baoulé et d’autres groupes ethniques du pays. De la sous-région, sont venus principalement les ressortissants burkinabés, maliens, nigériens, togolais, ghanéens, béninois, sénégalais. Dans une moindre mesure, sont également arrivés quelques européens, français et italiens notamment, surtout dans le domaine religieux. Les asiatiques, sont peu nombreux. On y retrouve aussi, des libanais et des chinois. Malgré cette mosaïque de culture que caractérise la circonscription, le respect des valeurs traditionnelles des autochtones par les allogènes reste de mise, malgré l’interminable crise de succession au trône royale qui mine le peuple Bron depuis plus de vingt ans.

Structure économique
La production agricole du département est essentiellement le fait d’une population agricole jeune de moins de 25 ans, avec une proportion plus élevée de femmes par rapport aux hommes. La propriété familiale est le statut de propriété le plus dominant en ce qui concerne les superficies cultivées. L’acquisition des terres se fait en général par don, achat ou par héritage. Par sa position géographique à cheval sur la forêt et la savane, le dDépartement de Tanda est prédisposé à une culture diversifiée, aussi bien en cultures vivrières qu’en cultures de rente. Les cultures vivrières sont représentées par l’igname qui reste la culture principale. La banane plantain, le manioc, le maïs et le riz se pratiquent plus dans les sous-préfectures de Tchèdio et d’Amanvi. A ces cultures, s’ajoutent les principales cultures maraîchères que sont la tomate, l’aubergine, le gombo, le piment, etc.

Le secteur de l’artisanat est peu développé. En raison des liens historiques multiséculaires, les populations préfèrent davantage s’approvisionner en produits artisanaux chez leurs frères et voisins Ghanéens que d’en développer elles-mêmes sur leur sol. Cependant, il convient de noter que tous les corps de métiers existent et qu’ils sont très bien organisés à travers la Chambre
Départementale de métiers.

L’activité commerciale du département de Tanda est peu active, en raison des difficultés économiques de divers ordres.

Un patrimoine culturel inexploité
Trois évènements majeurs animent la vie culturelle de Tanda: la fête des ignames, la fête de l’ « Adayé », le festival de danses, d’instruments de musique et de costumes traditionnels du Zanzan. Toutefois, les funérailles, constituent, en réalité, l’activité culturelle la plus fréquente dans les villes et villages du département de Tanda., au détriment de nombreuses autres richesses culturelles et touristiques encore inexploitées.

Désormais, l’unique espoir de la circonscription repose sur la nouvelle génération d’acteurs-cadres et opérateurs économiques qui est en train de contribuer au changement positif des mentalités, tant par leur envergure sociale que la qualité des projets de développement qu’elle porte.

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