×

L’histoire Botro

Botro a pratiquement la même origine que les autres localités du peuple Baoulé telles que Sakassou et Béoumi. Fidèles à la reine Abla Pokou, ses fondateurs ont dû quitter l’actuel Ghana alors qu’ils étaient en rupture de ban avec les Ashanti dans une lutte de succession du pouvoir.

Alors que la reine avançait, rapporte Francis N’ Goran, juriste originaire de la région, le peuple Satiklan lui servait de boucliers. C’est à juste titre que ces derniers qui protégeaient la reine arrivèrent parmi les derniers sur le site actuel. Selon les historiens, la période se situe en 1733, soit trois ans après l’arrivée de la reine Abla Pokou à Sakassou. En fin stratèges, les Satiklan, à qui sont reconnus des talents de guerriers, ne passent pas par le sud, d’après notre source. Pour distraire l’ennemi, ils évitent Tiassalé et passent par Bondoukou un peu plus au nord, avant de contourner les zones actuelles de Dabakala pour se retrouver à Katiola puis à Logbonou et Botro.

C’est quelques années après que le colon va conquérir le territoire et ériger Botro en canton. La dynastie des Toto Kra va alors régner sur ce canton jusqu’à l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Selon les archives, après l’indépendance, la sous-préfecture de Botro dépendait du département de Béoumi. Plus tard, elle est rattachée à Bouaké pendant 30 ans environ, avant de devenir autonome. En effet, en 2009, le gouvernement érige la vieille sous-préfecture de 63 villages en un département. Aujourd’hui, celui-ci comprend les sous-préfectures de Botro, de Diabo et de Languibonou. Il est à signaler que ce découpage n’a jamais plu aux Gblo de Diabo et de Languibonou. En atteste cette réaction du porte-parole du chef de canton de Diabo, Thomas Bathè. «Nous ne pouvons pas accepter d’être associés à Botro alors que nous avons plus de villages qu’eux», déclarait-il à l’époque. Soit. Aujourd’hui, les peuples Gblo et Satiklans vivent sous le même territoire administratif. Il est limité au nord par le département de Katiola, à l’ouest par le département de Béoumi, à l’est et au sud par la préfecture de Bouaké. Il est distant du chef-lieu de région, Bouaké, de 40 km. Le département compte deux mairies ; celle de Diabo et celle de Botro. Languibonou n’est pas encore dotée d’une mairie. Albert Diby Yao, élu de Diabo-Languibonou et Gnamien Konan de Botro-Krofoinssou, sont les deux députés du département.

La nature et les hommes
Selon le recensement général de 1998, la population est estimée à plus de 500 mille habitants. Plus de 85% de la population vit en milieu rural et moins de 15% en milieu urbain. L’agriculture tient une place de choix dans ce département. Au vu des caractéristiques physiques, Botro est située dans une zone peu accidentée composée de trois types de reliefs, à savoir les plateaux, les plaines et les bas-fonds. Nous avons un climat de type baouléen avec 4 saisons : deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches. La température varie de 23 degrés Celsius à 35 degrés. La végétation du département est savanicole au contraire de Béoumi ou de Sakassou dominée par une savane plus ou moins boisée. Le département n’a pas un réseau hydraulique assez important. Toutefois il est parcouru par un affluent du Bandama à savoir la Loka qui arrose la région. Une station de traitement d’eau de 1250 m3 l’heure a été construite sur cet affluent. Elle sert la région de Gbèké. Cette station sera inaugurée par Alassane Ouattara, himself, le 27 novembre après un meeting à Botro et une escale à Diabo. L’igname, la banane plantain, le manioc, le mais, le riz sont cultivés dans le département. Mais il y a l’anacarde, le coton comme cultures de rente. Liée à la tradition comme à Sakassou et à Béoumi, la justice traditionnelle tient une place de choix dans ce département. Par le passé, le chef de canton Toto Kra avait refusé la culture de l’arachide dans la région.

Les infrastructures
Il existe une seule inspection d’enseignement primaire. Au niveau du secondaire, il y a un lycée moderne public à Botro et un lycée municipal à Diabo. Actuellement, un collège privé est en construction. Il n’y a point d’établissement d’enseignement technique et professionnel, ni d’enseignement supérieur à Botro. Dans le programme de la Première dame, il est prévu l’ouverture d’un centre de métiers féminins. Côté santé, il n’y a pas d’hôpital général, sinon des centres de santé. Le chef de l’Etat doit procéder au lancement des travaux de construction de l’hôpital général. Environ 1500 km de routes parcourent le département. Mais seulement les axes Bouaké-Diabo-Botro distants de 40 Km et l’axe Bouaké-Languibonou sont bitumés. En matière d’électricité, seules quelques localités sont reliées au réseau électrique national. Peu de localités sont alimentées en eau courante. Pourtant le département abrite la plus grande station de traitement d’eau du pays, construite en 1978. Elle a connu une réhabilitation pour voir sa capacité s’accroître à 1250 mètres cubes par heure.

Les activités économiques
L’économie du département, à l’image de celle de notre pays, repose essentiellement sur l’agriculture. En dehors de l’activité agricole, il existe quelques petites unités de transformations de vivriers. Le petit transport et le commerce y tiennent également leur place. Hormis quelques décortiqueuses et moulins, il n’y a pas d’activités industrielles. Pas non plus d’établissements financiers ou de maisons d’assurances. Trois réceptifs hôteliers de standing moyen y existent depuis plusieurs années : deux dans le chef- lieu Botro et un à Diabo. Et aucun à Languibonou. L’artisanat, la pêche et l’élevage font partie des principales activités économiques. Le tourisme est très peu développé. Toutefois il y a quelques curiosités comme la forêt sacrée de Botro, le lac Loka et la longue chaîne de montagnes qui ceinture le département.

Allah Kouamé à Bouaké
Publié le mercredi 27 novembre 2013 | Nord-Sud

Les derniers articles

Villes / Villages

Voir tous